Licence MIE

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Licence MIE

Forum de l'association des étudiants et anciens de la licence pro MIE de Montpellier

Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

    Troisième paradigme à propos de l’industrie solaire photovoltaïque

    JPMONNY
    JPMONNY


    Messages : 181
    Localisation : SETE 34

    Troisième paradigme à propos de l’industrie solaire photovoltaïque Empty Troisième paradigme à propos de l’industrie solaire photovoltaïque

    Message  JPMONNY Mer 9 Nov 2011 - 8:46

    Une formation pour anticiper les enjeux du 3ème paradigme du photovoltaïque


    C’est douloureux pour de nombreux petits acteurs français de la filière. Mais force est de constater que le marché du solaire photovoltaïque subventionné sera bientôt de l’histoire ancienne. En France, comme en Europe, cette industrie est en passe de devenir une industrie de masse, économiquement autonome, avec en ligne de mire, la parité réseau. Les règles du jeu sont en train de changer. Il va falloir s’y adapter au risque de disparaître du paysage concurrentiel.

    C’est dans ce contexte que Grenoble Ecole de Management, en partenariat avec Cleantech Republic, lance une formation intitulée « Filière et Acteurs du Photovoltaïque | Evolution de la filière solaire photovoltaïque – Anticiper et décrypter les nouveaux enjeux ».


    Fabrice Poulin - Infinergia
    Son objectif est de prendre la juste mesure de ces évolutions pour en tirer le meilleur parti. Le marché du photovoltaïque n’est pas mort, il va rester dynamique au-delà de l’effet d’aubaine lié jusqu’alors à un tarif d’achat préférentiel.

    « C’est un changement de paradigme », dit Fabrice Poulin, Directeur d’Infinergia, société d’études en marketing industriel dans les domaines du photovoltaïque et des semi-conducteurs, et Professeur affilié à Grenoble Ecole de Management (*). Lequel assurera cette formation de deux jours (voir l’encadré ci-dessous) dont le but est de préparer les professionnels à ce nouveau paradigme. Il nous livre, dans cette interview, sa vision d’un marché qui atteint, selon lui, son âge de maturité mais qui offre aussi de nouveaux relais de croissance.

    Cleantech Republic – Pourquoi parlez-vous de troisième paradigme à propos de l’industrie solaire photovoltaïque ?

    Fabrice Poulin : L’industrie photovoltaïque s’est d’abord développée sur les sites isolés. Elle est ensuite passée au raccordé réseau subventionné. Après avoir subi de plein fouet les récents chambardements réglementaires, elle rentre aujourd’hui dans son troisième paradigme. Le solaire photovoltaïque est en train de devenir une industrie de très gros volume, compétitive vis à vis d’autres énergies, et qui s’inscrira désormais dans une logique d’autofinancement avec la parité réseau. C’est un changement radical !

    Le gouvernement a consulté la filière en vue de définir les conditions techniques des appels d’offres pour les projets de plus de 100 kW. Les PMI et PME françaises jugent inacceptables ces nouvelles conditions d’appels à projets…

    On entre en France dans un système d’appels d’offres très complexe. Ce qui va mener à une sorte de scission entre les grandes entreprises et celles de taille intermédiaire. Pour répondre à ces appels à projets, il va falloir disposer d’une trésorerie solide. Ce qui est bien sûr l’apanage de grosses sociétés comme EDF EN ou GDF Suez via ses multiples filiales. Ceci va clairement exclure les petites et moyennes structures qui souffrent déjà de ce système, les installateurs en particulier.

    D’où pourra alors venir le salut des PME/PMI françaises du photovoltaïque ?

    L’espoir viendra notamment des initiatives de diversification. Les PME françaises sont trop centrées sur le raccordé réseau et manquent ainsi des opportunités dans des marchés plus petits mais néanmoins lucratifs. Les champs d’application du photovoltaïque sont larges. Les cellules PV trouvent par exemple leur place sur les bateaux, les toits des voitures, les équipements de signalisation, les lampadaires autonomes, etc. Le marché du photovoltaïque en site isolé suit une croissance constante et solide depuis de nombreuses années. Il existe aussi de vrais débouchés pour les produits spécifiquement adaptés au bâti, comme par exemple ceux conçus pour les verrières.

    Les marchés à l’export ne constituent-ils pas un autre relai de croissance important ?

    Aujourd’hui, il semble illusoire pour un acteur photovoltaïque français de se couper des marchés à l’international. C’est une des clés de la compétitivité et une question de survie !

    Précisément, le marché des sites isolés n’offre-t-il pas davantage d’opportunités à l’étranger qu’en Hexagone ?

    Si la France présente une réelle capacité pour ce type de projets, il est certain que les possibilités sont nettement supérieures dans des pays émergents, comme l’Inde ou la Chine, ou des pays en voie de développement. En Afrique notamment, il reste de nombreuses zones rurales à électrifier. Dans ces régions, le solaire PV autonome se pose en compagnon idéal des bancs de batteries ou des générateurs diesel.

    Existe-t-il en France de véritables leaders du solaire photovoltaïque ciblant le marché international du site isolé ?

    Tenesol compte parmi les rares acteurs nationaux à avoir su se développer sur ce segment, non seulement en France, mais aussi à l’étranger. Et cela, quand un pays comme l’Allemagne a su faire émerger pas moins de neuf leaders mondiaux réalisant un chiffre d’affaires significatif dans ce domaine : Phocos, Phaesun, Lorentz, Solar23, Steca, Conergy/SunTechnics, IBC, SMA, Solarworld. Et la filière Allemande est très organisée et soudée… En France comparativement, il existe trop peu d’acteurs significatifs et insuffisamment présents à l’international.

    Plus généralement, quelle place peut tenir l’énergie photovoltaïque en France au côté de la toute-puissante énergie nucléaire ?

    En 2010, la production d’énergie solaire photovoltaïque est estimée à 0,6 TWh sur un total de 550,3 TWh, soit 0,11%, un taux en-dessous de la moyenne européenne qui atteint 0,56% d’après l’EREC ! Aujourd’hui, la première énergie à venir lisser l’usage du nucléaire est l’énergie hydraulique. Or, l’hydraulique perd de sa disponibilité en été. En période estivale, le photovoltaïque a donc un vrai rôle à jouer en complément de l’énergie produite par les barrages installés sur le territoire national.

    (*) : Fabrice Poulin intervient également sur la filière photovoltaïque dans le Mastère Spécialisé en Management et Marketing de l’Energie de Grenoble Ecole de Management (GEM) et Grenoble INP (ENSE3).

      La date/heure actuelle est Dim 19 Mai 2024 - 8:43